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ARCHÉOLOGIE

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Peu à peu les sarcophages mérovingiens révèlent leur secret. L’un d’entre eux est-il celui de saint Maurille, quatrième évêque d’Angers, dont la tradition attribue le miracle de la résurrection d’un enfant de sept ans ?


Les sarcophages mérovingiens d’Angers :
En plein centre d’Angers, les travaux préalables à la réalisation d’une ligne de tramway, prévue pour 2010, ont été à l’origine de la mise au jour de vingt-cinq sarcophages attribués à la période mérovingienne. Pour importante qu’elle soit, cette découverte n’a pas été une surprise totale. On savait en effet depuis longtemps que la place du Ralliement, créée à la Révolution après la démolition de trois églises (Saint-Pierre, Saint-Maurice et Saint-Mainbœuf), occupait en partie l’espace d’anciennes basiliques funéraires érigées à partir du IVe siècle en périphérie de la cité pour accueillir les dépouilles des premiers évêques d’Angers.
(…) Au total quarante-trois tombes ont été fouillées. Vingt-cinq d’entre elles sont des sarcophages, quinze des coffres de schiste et trois plus modestes sont en pleine terre et cercueil de bois. Elles sont disposées de part et d’autre des murs de la nef de l’église Saint-Maurille, approximativement au niveau du chœur. Les différents types d’inhumation témoignent d’une longue occupation de l’espace funéraire, avant et après la fondation de l’édifice religieux.
(…) Un sarcophage est pourvu de décorations angulaires aux quatre coins de son couvercle. Présenté par la coutume angevine comme étant celui de l’évêque saint Maurille, il renferme les restes osseux, complets et en connexion, d’un jeune adulte. On sait par les textes que les ossements de l’évêque ont été déplacés dès le viie siècle et que des reliques en ont été prélevées, il ne peut donc s’agir de sa dépouille. Compte tenu de la position et de la taille (72 x 210 cm) du sarcophage, on peut supposer que l’inhumé appartenait à l’élite urbaine.
La réputation de saint Maurille, quatrième évêque d’Angers, peut expliquer la forte proportion d’enfants, surtout en bas-âge, dans les tombes. L’évêque Maurille s’était particulièrement illustré en ressuscitant un enfant de sept ans, mort dans son église avant de recevoir la confirmation. L’enfant, dès lors nommé René (littéralement « celui qui naît une deuxième fois »), prendra sa succession et deviendra l’évêque René. Très longtemps après ce miracle, les fidèles apaisaient la douleur d’avoir perdu un enfant en le faisant enterrer dans ce cimetière, sous la protection de l’évêque éponyme.
Les résultats à venir
L’endroit même de la découverte remet en cause les hypothèses formées jusqu’alors sur la situation et les dimensions de Saint-Maurille. Actuellement, bien que l’analyse des restes osseux humains soit encore en cours, les premiers résultats concernant les tombes individuelles tendent à faire apparaître de possibles regroupements familiaux par secteurs, perceptibles surtout chez les adultes. Il semble d’autre part que certaines inhumations puissent être antérieures à la première église, construite au Ve siècle sous l’épiscopat de Maurille. La vocation religieuse de cette partie de la ville, véritable carrefour d’églises, s’appuierait-elle sur une tradition funéraire de la fin de l’Antiquité classique ? La suite des recherches archéologiques devraient permettre de comprendre pourquoi tant de basiliques ont été construites en cet endroit.

En savoir plus sur le site de l’Inrap

Visionnez le reportage des fouilles

Lire également Angers : le chantier du tram révèle dix sarcophages mérovingiens (25 septembre 2008)

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Retrouvez sur Patrimoine en blog d’autres notes sur des thèmes voisins dans les rubriques Actualité de l’Archéologie et Patrimoine du Maine-et-Loire

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