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PATRIMOINE RELIGIEUX

arts sacrésDans une interview accordée à Patrimoine-en-blog, Frère Philippe Markiewicz, rédacteur en chef de la revue bimestrielle Arts Sacrés, nous raconte les raisons d’être de cette nouvelle revue bimestrielle.

Frère, Pourquoi lancer aujourd’hui une revue sur les arts sacrés ?

Cette revue est celle que j’aurais aimée lire lorsque j’étais étudiant en architecture avant d’entrer chez les bénédictins. J’aurais aimé trouver àç cette époque un « Connaissance des arts sacrés ». D’autre part, depuis plusieurs années je perçois dans le public et les jeunes que je recevais pour des visites au monastère de Ganagobie, une certain désir de connaître et comprendre l’art religieux. Pour moi, moine bénédictin, l’art sacré est très lié à la liturgie. L’art sacré est l’ouverture au spirituel, au mystère, à travers l’expérience du sensible et de la beauté. et l’expérience sensible est la porte privilégiée vers la spiritualité. ‘est ce que dit, dans ce premier numéro d’Art sacré Marc Fumaroli : « La liturgie chrétienne, c’est l’art total ».

Votre revue ne s’intéresse pas qu’aux arts sacrés chrétiens. Vous évoquez également ces arts dans les traditions angkorienne, juive ou islamique. Pourquoi ?

Toutes les religions s’accordent pour dire que la mystique a un lien avec le corps et le sensible. Chez les Kmers, par exemple, nous apprenons que le sacré peut s’étendre sur tout un territoire sur lequel tout est symbolique. C’est intéressant cette notion de paysage sacré. Quand j’étais étudiant, j’aimais aller découvrir les traces du sacré dans les autres traditions religieuses. Ces découvertes m’ont permis de mieux comprendre celle qui est la mienne. Max Polonovski, qui au ministère de la culture travaille beaucoup sur l’art juif, dit que « dans le dialogue intereligieux, l’art sacré est le plus beau visage que les religions peuvent donner d’elles-mêmes ». Je suis d’accord avec cela. Dans la revue, je tiens à ce que les auteurs soient engagés dans les traditions religieuses dont ils parlent. je ne veux pas de discours distanciés.

Votre revue est éditée chez Faton. Quelles relations entretenez avec votre éditeur ? Quels objectifs vous a-t-il fixé ? Avez vous défini avec lui une charte éditoriale ?

Lorsque j’ai rencontré Louis faton pour lui présenter mon projet, j’ai été étonné qu’il disent oui à tout ce que je proposais. Cet homme, âgé de 85 ans, n’est pas à proprement parler un homme engagé dans le monde religieux. Ce qui l’intéresse d’abord c’est la vulgarisation du savoir. Lorsqu’il a créé la revue Religions et Histoire, c’était d’abord pour aider les professeurs dans leur nouvelle mission d’enseigner les religions dans les écoles. Nos relations sont faîtes de respect mutuel. nous n’avons pas défini de charte éditoriale, il me fait totalement confiance et je jouis donc d’une grande liberté. Un comité de rédaction de quatre personnes m’aide à concevoir chaque numéro. Nous sommes également accompagnés d’un comité scientifique dont la mission est de veiller à la qualité intellectuelle et éditoriale de la revue. Pour le reste, nous faisons au mieux avec des moyens somme toute assez modestes. Louis Faton n’est pas un homme d’esbrouffe. je l’ai entendu dire plusieurs fois : « A Paris, ils font peut-être comme cela, mais moi à Dijon, je fais autrement ». Le premier tirage de la revue s’est fait à 35000 exemplaires et nous visons des ventes autour de 8 000.

A quel public destinez-vous la revue ?

La diversité du premier numéro montre aussi la diversité du public que nous souhaitons rencontrer. En résumé, nous espérons satisfaire tous ceux qui s’intéressent à l’art et à la spiritualité.

Quelles sont pour vous les prochaines étapes ?

Nous voudrions investir davantage dans la qualité de l’illustration de la revue. Pour cela je recherche un financement complémentaire. Nous lancerons sur internet, peut-être en novembre, arts-sacrés.fr qui existe déjà en théorie. Ce site sera une vitrine de la revue et accueillera des informations complémentaires aux sujets développés dans nos numéros. Pour l’heure nous avons à travailler sur le numéro 2 qui doit paraitre en novembre et dont le dosser principal portra sur « les utopies romanes », ou comment le XXè siècle revisita et réinterpréta cet art.

Propos recueillis par Benoit de Sagazan

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