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ASSOCIATION

Le 86è congrès annuel de la Demeure Historique aura lieu le 23 novembre prochain à Paris de 9h à 18h à l’Espace Cardin, 1, avenue Gabriel, Paris VIIIe.

Le thème aborde cette année une problématique particulièrement d’actualité : Les monuments historiques privés au coeoeur du développement durable.

Le congrès s’interesera également de près au rapport Montgolfier sur  » la valorisation du patrimoine de la France ».

Forte de 3000 adhérents, l’association la Demeure Historique, créée en 1924 et reconnue d’utilité publique en 1965, rassemble les propriétaires gestionnaires de monuments historiques privés.


( Communiqué)

Les monuments historiques, une espèce menacée ?

Le rapport « Sur la valorisation du patrimoine culturel », remis le 8 octobre dernier par Albéric de Montgolfier au chef de l’État, a mis en lumière la nécessité d’explorer« les problématiques de valorisation du patrimoine » définies par son auteur.

Pour les monuments historiques privés, la première problématique concerne la nécessité d’un lien durable avec leur propriétaire-gestionnaire, condition de leur sauvegarde. En cette année de la biodiversité, l’idée n’est pas si audacieuse d’affirmer que chaque bâtiment ancien constitue en effet un biotope unique, à l’équilibre particulier et au fonctionnement subtil.

Sa conservation dans le temps dépend du respect de cette harmonie délicate entre diverses notions : entretien et rénovation, usage et image, réalités quotidiennes et représentation symbolique qu’assure la présence régulière, suivie, d’un occupant attentif, le plus souvent son propriétaire-gestionnaire (ou toute autre personne concernée). Garants de sa survie, ces facteurs se sont révélés aussi nécessaires, voire plus puissants dans la durée, que tous les arrêtés de protection officiels, et les subsides divers qui peuvent lui être alloués.

La première problématique pour un monument privé est donc de conserver ses habitants aujourd’hui et dans le futur. Il doit, pour ce faire, posséder une compétence très recherchée : celle d’assurer un confort acceptable aux personnes qui l’habitent, souvent une famille avec enfants, dans un monde où l’énergie est de plus en plus coûteuse.

Le « capital environnemental » acquis dont les monuments historiques privés jouissent de par leurs procédés de construction traditionnels —bien notés en termes de bilan carbone et de biodégradabilité des matériaux— est vite érodé lorsque ces anciennes bâtisses sont confrontées au mode de vie contemporain qui en fait des dévoreuses d’énergie. Les critères du confort actuel, situés bien au-delà des exigences pour lesquelles la construction a été conçue, effacent rapidement cet aspect exemplaire.

Un bâtiment dont le chauffage est un gouffre, dont l’occupation et l’utilisation induisent des frais qui ne cessent d’augmenter, est condamné à être déserté par ses habitants, et à régresser, à plus ou moins brève échéance, à l’état de monument musée assorti d’une transformation en « produit de consommation culturelle » selon les mots de Françoise Choay (Françoise Choay, L’allégorie du patrimoine, éditions du Seuil, 1999), qui parle à ce sujet d’un « réemploi ambigu ».

Cette situation n’est pourtant qu’un moindre mal : le pire étant la fermeture pure et simple, voire l’abandon. La vitesse à laquelle se dégrade une maison, quelle qu’elle soit, n’est un secret pour personne, dès lors qu’elle est inhabitée de façon permanente.

S’adapter ou disparaître ?

S’adapter en effet, comme semblent le recommander les directives du Grenelle II qui entrent progressivement en application. Aux propriétaires-gestionnaires de monuments historiques privés elles apparaissent comme une liste de contraintes et de responsabilités qui s’ajoutent aux missions, déjà nombreuses et difficiles, dont ils s’acquittent dans leur démarche de sauvegarde, de préservation et de transmission.

Ces contraintes cachent cependant des opportunités intéressantes, notamment en matière budgétaire, qu’il importe de faire connaître auprès des personnes en charge d’un monument protégé.

L’association La Demeure Historique élargit ainsi à ce domaine nouveau et complexe sa mission de conseil vis-à-vis de ses adhérents, son rôle de relais en direction des partenaires institutionnels, ainsi que de porteur de sens et de lien en direction du public.

Programme de la journée

Une table ronde : Dans cette logique, les économies d’énergie, la gestion des ressources, le recyclage, la préservation de la biodiversité… sont les facteurs de « valorisation du patrimoine » les plus évidents. Ils s’inscrivent dans la lignée des techniques de construction traditionnelle dont relèvent les monuments historiques.

Ces aspects techniques, esthétiques, budgétaires et législatifs seront développés le matin au cours de la table ronde : « Les monuments historiques privés, acteurs de l’environnement – Savoir-faire et solutions innovantes pour une gestion durable ».

La mise en oeoeuvre de ces solutions est affaire de méthode, comme en témoigneront les participants à la table ronde ainsi que les propriétaires gestionnaires qui ont déjà franchi le pas.

La table ronde rassemblera les représentants de l’ADEME et du MEEDEM, un architecte en chef des monuments historiques, un architecte urbaniste, un représentant d’association de protection du bâti ancien, un spécialiste de l’écodiagnostic (voir programme joint). Elle sera animée par Olivier DELAFON, propriétaire du château de Montjalin dans l’Yonne (musée des véhicules présidentiels) engagé depuis plusieurs années dans une démarche de développement durable.

Ce thème trouvera son prolongement dans la parution, au printemps 2011, du Guide du développement durable (à l’usage des monuments historiques), édité par l’association la Demeure Historique, et largement diffusé auprès des adhérents, partenaires institutionnels, et de tous les propriétaires de maisons bâties en matériaux traditionnels, qu’elles soient ou non protégées au titre des Monuments Historiques.

L’après midi sera consacré, de 14 h 45 à 16 h, à l’actualité du patrimoine et des monuments historiques privés, autour du rapport d’Albéric de MONTGOLFIER, président du Conseil général et sénateur d’Eure et Loir, chargé par le président de la République de l’étude « Sur la valorisation du patrimoine de la France ».

Il sera présent aux côtés de Philippe BELAVAL, directeur général des Patrimoines au ministère de la Culture et de la Communication. Tous les deux répondront aux questions de Jean de LAMBERTYE, président de la Demeure Historique.

De 16 h à 17 h 40, la deuxième partie de l’après-midi sera consacrée au palmarès des prix en présence des mécènes et des lauréats . 20 prix seront décernés pour un budget total de 114.000 € .

Enfin à 17 h 40, la Fondation Demeure Historique pour l’Avenir du Patrimoine présentera les projets soutenus en 2010. Les thèmes des projets soumis aux prochains jurys pour l’année 2011 seront annoncés. Rappelons qu’en 2010 la Fondation a décerné pour 111.000 € d’aides à projets et bourses à 9 candidats primés.

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