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César d'Arles

Sélection de vidéos sur les fouilles subaquatique dans le Rhône

 


MDAA : César la suite…. par conseilgeneral13

Connaître le Musée de l’Arles Antique

Connaitre la Drassm

L’archéologue Luc Long, aventurier des eaux du Rhône

 

César, le Rhône pour mémoire

A l’occasion de l’exposition autour des découvertes archéologiques subaquatiques réalisées par l’équipe de Luc Long, Claude Sintès, conservateur en chef et directeur du musée, avait répondu à mes questions dont voici des extraits :


Que vous ont réellement appris les découvertes archéologiques du Rhône ?

Claude Sintès : Nous avons désormais une meilleure connaissance de l’architecture et de l’urbanisme d’Arles. Le fait d’avoir découvert autant de fragments importants d’architraves et de chapiteaux près du quartier de Trinquetaille, sur l’autre rive du Rhône, montre qu’il existait un aménagement urbain plus important et, peut-être plus ancien, que celui qu’on connaissait.
Nous avons aussi un savoir accru des objets du commerce et particulièrement des bateaux qui servaient au transit des marchandises. Les vestiges de navires maritimes ou fluviaux, remontés du Rhône, intéressent beaucoup les chercheurs spécialisés en architecture navale. Nous avons par exemple des ancres, marines ou fluviales, dont le bois est conservé ! De même une équipe qui travaille dans le fleuve avec Sabrina Marlier et David Djaoui sont en train d’explorer un chaland, qu’on appellerait aujourd’hui un fluvio-maritime, autrement dit un de ces bateaux qui permettent de réaliser la rupture de charge entre les gros vaisseaux de mer qui ne pouvaient pas pour certains d’entre eux remonter le cours jusqu’à Lyon, et les bateaux fluviaux, équivalant des péniches de nos jours. Cette technologie maritime, bien qu’encore à l’étude, nous est déjà mieux connues.
Ensuite, dans l’histoire du commerce nous savons un peu plus précisément avec quelles provinces et à quelles époques Arles échangeait des marchandises. Nous pouvons étudier la nature des produits troqués et la fréquence de ces transactions. Il n’est pas innocent que constater que nous avons beaucoup d’amphores provenant d’Afrique du Nord…
Enfin les objets exceptionnels découverts comme le buste de César, la Victoire, ou le captif donnent aussi des informations nouvelles sur l’histoire de l’art. Les historiens s’en emparent et certaines donnent lieu à des discussions passionnées.

Vous faites allusion, je pense, au fameux buste de César dont certains contestent précisément qu’il puisse le représenter…
Effectivement, certains chercheurs pensent qu’il s’agirait plutôt du portrait d’un notable arlésien qui se serait fait représenté sous les traits de César pour lui rendre hommage. Il est évident que nul ne peut dire à cent pour cent qu’il puisse s’agir de César puisque tout simplement ce n’est pas marqué dessus. Mais nul ne peut non plus affirmer à cent pour cent le contraire. Les indices accumulés par Luc long et les spécialistes consultés semblent assez convaincants. C’est pour moi une hypothèse très sérieuse qui donnera lieu, et c’est très heureux, à des discussions.

Au cours de l’exposition ce portrait est donc présenté comme étant celui de César ?
Oui, mais par honnêteté pour le public, il sera également noté qu’il existe d’autres possibilités, même minimes. A tout le moins, tous les spécialistes reconnaissent l’air de famille avec César et la qualité très fine de ce portrait, œuvre d’un très grand sculpteur, pas celle d’un petit artiste de province. Nous savons aussi que ce buste a été sculpté à la fin de la République (44 av. J.-C.), peut-être au début de la période augustéenne (27 av. J.-C.), et que la pierre provient d’une carrière marbrière qui connut une exploitation courte en Phrygie, en Turquie. Enfin toutes les caractéristiques physiques connues de César, à savoir les plis au cou, une calvitie naissante, la pomme d’Adam saillante et la déformation crânienne existent sur ce portrait. Tout cela conforte cette hypothèse.

Tout le produit de ces fouilles sont-ils désormais dans les réserves du musée de l’Arles antique ?
Oui ils sont en dépôt définitif chez nous, même s’ils appartiennent à l’Etat, ayant été découverts sur le domaine public et par des équipes qui dépendent directement du ministère de la Culture. Notre mission est de les conserver, de les restaurer et de les consolider. Nous accueillons aussi les chercheurs qui désirent travailler sur ces objets. Avec tout ce qui a été remonté du fleuve et tout ce qui devrait encore être révélé par les prochaines campagnes, il y a de quoi nourrir des études scientifiques pour de nombreuses années à venir. Enfin il nous appartient de restituer au public tout les connaissances acquises par l’étude de ces collections. C’est notre travail quotidien depuis vingt ans.

propos recueillis par Benoit de Sagazan

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1 Commentaire
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Brigitte
Brigitte
3 septembre 2014 17 h 43 min

J’ai toujours aimé les antiquités. Je pense que ces dernières retracent beaucoup plus l’histoire que les écrits des historiens. De même pour les anecdotes des vieux. Des fois, j’ai envie de faire un voyage dans le passé.