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A LIRE

Ce que j’en pense :

Les Rencontres départementales du patrimoine de Seine-et-Marne donne lieu à chaque fois à des débats passionnants et déterminants sur l’avenir du patrimoine. Après  » Connaître son patrimoine »,  » Restaurer son église » et  » Patrimoine et paysages », la quatrième édition de ces rencontres s’est intéressée à la reconversion du patrimoine, ou à son changement de destination ou de fonction.

C’est une question cruciale que tout décideur se pose face à un chantier de restauration : restaurer pour quoi faire ? Quel usage redonner à un bâtiment quand sa destination originelle n’est plus assurée ou ne peut plus être maintenue ?

A travers des exemples concrets , les Cahiers Jean-Hubert qui publient les actes de ces rencontres, nous intéresse à des exemples seine-et-marnais, et d ‘ailleurs, de reconversion sociale des châteaux  et de grandes demeures, de la réaffectation d’églises (en centre culturel, en bibliothèque,  en columbarium…) sans oublier le cas de prisons, d’usines, d’établissements hospitaliers et autres bâtiments civils.

Concernant le chapitre d’un nouvel usage pour les églises -qui m’est particulièrement sensible, j’ai apprécié l’intervention d’Isabelle Rambaud, conservateur général du patrimoine et directrice des archives départementales quand elle évoque la question des collumbariums (lieu où l’on dépose les urnes funéraires) :

 » L’installation de collumbariums ne pourraient effectivement pas intervenir dans les églises qui sont toujours affectées au culte. En France, elles devraient être désaffectées. Néanmoins, en Allemagne, nous trouvons des exemples de mixité, c’est à dire des églises ayant une fonction cultuelle d’une part, et accueillant des collumbariums d’autre part. cela rejoint les usages médiévaux, qui consistaient à enterrer les morts dans les églises « 

« L’universel, c’est le local moins les murs », ce qui se vit en Seine-et-Marne nous intéresse tous.

Ce qu’en dit l’éditeur :

Comment renouveler la fonction des bâtiments hérités du passé ? Reconvertir des édifices n’est-ce pas s’inscrire dans la démarche du développement durable ? Y-a-t-il des limites et des freins au
« recyclage » de ces constructions ? …

À travers plusieurs exemples, tant seine-et-marnais, que nationaux et internationaux, les auteurs
vous invitent à découvrir des reconversions incroyables et à vous pencher sur les multiples questions posées par cette thématique renouvelée…

La reconversion du patrimoine touche tous les types d’édifices et tous les domaines d’activité. Abbayes, fermes modèles du XIXe siècle, châteaux et grandes demeures, ensembles industriels deviennent des lieux culturels, touristiques, administratifs. Les entreprises, elles aussi, réinvestissent de nombreux sites. S’ouvre alors un dialogue entre histoire et création contemporaine.

Comment faire cohabiter un bâti existant avec un nouveau programme, sans nuire à l’authenticité du lieu ? Comment adapter un monument ancien à la société d’aujourd’hui ? Quelles sont les contraintes et réticences ? Reconvertir des édifices, n’est-ce pas s’inscrire dans la démarche du développement durable ? N’est-ce pas permettre le maintien et la transmission d’un patrimoine ?

Partout la réutilisation du patrimoine est ancienne. Dès l’Ancien Régime, les cas de châteaux médiévaux devenus fermes sont fréquents. La vente des biens nationaux à la Révolution a suscité également de nombreux transferts de propriété et, par voie de conséquence, de nombreuses reconversions.

La réutilisation touche tous les types d’édifices patrimoniaux, tous les domaines d’activité et tous les types d’implantation. Les reconversions dans le domaine rural font suite aux mutations des pratiques agricoles et concernent les grands domaines et les « fermes modèles » du XIXe siècle, comme les bâtiments plus modestes. Les châteaux et grosses demeures font également l’objet de changements d’usage et s’ouvrent, de manière de plus en plus prégnante, au secteur touristique.

Le patrimoine industriel offre, quant à lui, de grandes possibilités de reconversion. Certaines,
réalisées en Seine-et-Marne, comme la reconversion de la chocolaterie Menier à Noisiel, sont emblématiques. Cependant, dans ce secteur, de nombreux sites sont toujours en quête de devenir.

Les types de réutilisation sont pluriels : les réutilisations administratives, sociales, culturelles, touristiques ou entrepreneuriales sont les plus fréquentes. Il est possible de dégager des tendances historiques de la reconversion, comme par exemple le phénomène de reconversion sociale des grandes demeures présenté dans cet ouvrage. Dans les années 1990, la dévolution des édifices patrimoniaux s’orientait naturellement vers le domaine culturel : musée, bibliothèque, centre culturel. Cette relation entre patrimoine et culture est toujours très étroite mais le champ s’élargit et se tourne aujourd’hui davantage vers les secteurs économiques et touristiques.

Enfin, les niveaux d’intervention sur le bâti ancien sont, là encore, d’une grande diversité. Parfois l’intervention  est limitée : on utilise les volumes et la configuration ancienne en l’adaptant au minimum au nouvel usage. Dans d’autres cas, un véritable dialogue est établi entre le passé et le présent,  entre l’existant et la création contemporaine. Ces réalisations s’inscrivent dans la durée.

Elles nécessitent du temps : le temps de la réflexion, le temps du projet, le temps des travaux. Ces opérations sont souvent d’une envergure exceptionnelle, elles sont parfois plus modestes, et cet échange entre histoire et nouvel usage, entre patrimoine et architecture contemporaine, se révèle extrêmement positif.

Les Cahiers Jean Hubert

Le Conseil général de Seine-et-Marne a créé cette collection afin de publier les actes des rencontres départementales du patrimoine, rendez-vous régulier autour d’une thématique d’actualité sur le patrimoine ; organisées depuis 2003. La collection des Cahiers Jean Hubert est la publication des actes de ces journées d’études. Les ouvrages abordent des sujets de préoccupations partagés par tous les acteurs nationaux du patrimoine.

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