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A MON AVIS – PATRIMOINE RELIGIEUX

Je tenterai chaque mois de relire les informations récentes et vous confier les pensées et réflexions qu’elles m’ont inspirées. Histoire de filtrer l’écume des jours.Voici quelques leçons tirées des évènements d’octobre et de novembre

Observer l’état du patrimoine religieux est comme regarder un verre à moitié vide. Les mauvaises nouvelles ne cessent de s’amonceler : le seuil des 200 églises menacées a été récemment franchi sur la triste liste tenue sur ce blog. récemment nous avons appris que Paris peine à l’entretien de ses églises sans oublier quelques autres cas dramatiques ici ou tristes cas de figure où des municipalités se révèlent incapables à assurer un avenir des édifices parfois emblématiques.

Mais considérant le verre à moitié plein, on ne peut pas désespérer. Notamment pour les raisons suivantes :

1) Démolir c’est anéantir et souvent regretter amèrement ensuite. C’est ce que témoignent encore ceux qui ont la charge du chantier de restauration de l’église  Saint-Chrysole  (la Voix du Nord 27 octobre 2011) : « Pour qu’en 1996, un référendum soit en partie organisé pour la préservation de Saint-Chrysole, c’est qu’il n’était à l’époque pas exclu de la démolir. Et pourtant, à entendre les sociétés présentes hier sur le chantier, la chose aurait été catastrophique… Une solution technique peut (presque) toujours être trouvée.

2) Restaurer s’avère toujours moins onéreux que démolir et reconstruire, quoiqu’en disent les devis avancés par les démolisseurs,. C’est ce que prouvent une fois de plus l’expérience actuellement vécue autour de  l’église de Sainte-Gemmes-d’Andigné (Ouest France 15 octobre 2011) :  » Conserver l’édifice en le restaurant, c’est le but poursuivi par l’association de sauvegarde de l’église de Sainte-Gemmes-d’Andigné. Un architecte angevin lui a présenté jeudi son projet : une restauration à l’identique. Il a proposé de réaliser les travaux en cinq phases. Le budget est estimé à 1,5 million d’euros, soit 30% moins cher que le projet de la municipalité qui soutient un programme de déconstruction-reconstruction ». CQFD

3) Même dans des cas d’abandon extrêmes, dénoncés depuis longtemps, on ne peut désespérer d’un sursaut d’intérêt.b lorsque que j’ai ouvert ce blog en 2006, l’une de mes toutes premières notes concernait le triste état de plusieurs églises dans l’Aube. En octobre 2011 la bonne nouvelle est tombée : « Les communes de la Côte des Bars sont de plus en plus nombreuses à faire appel au mécénat pour sauver leur patrimoine, même lorsqu’il s’agit de la restauration des églises. » (L’Est Eclair 10 octobre 2011). Sont justement concernées par cette mobilisation les églises alors pleurées.

4) Mais pourquoi restaurer des églises si les chrétiens ne les fréquentent plus ? A Arras, en octobre dernier, l’Eglise catholiques, des élus municipaux et bénévoles d’association de sauvegarde sont rassemblés pour discuter de leur avenir : « Même s’il ne vont plus guère à la messe, « les villageois tiennent à leur clocher, à leur église. Il faut qu’elle soit utilisée, on y tient. Et pas seulement pour les enterrements ou, plus rarement, pour les mariages. » Des expositions, des concerts, qui soient « compatibles avec le lieu », sont espérés pour animer les églises. Les ouvrir dans la journée, à la prière ou tout simplement à la visite touristique, est souhaité. Mais pas toujours évident : « En ville, c’est facile en milieu rural, c’est plus difficile », compte tenu des risques de vol de mobilier ou d’oeuvres d’art sacré. « Les églises restent fermées par sécurité. » Il y a aussi les églises en mauvais état, à l’accès condamné pour péril, comme à BoiryBecquerelle (notre édition du 9 octobre). « C’est rare. » Une dizaine de cas dans le département. « Parfois, il faut la détruire. Ou alors la désaffecter : elle ne sert plus au culte. » Pour l’évêque, l’objectif du colloque organisé samedi est double : « Qu’on se réapproprie ensemble ce patrimoine, cultuel et culturel. Et qu’on utilise au mieux nos églises. » (la Voix du Nord 13 octobre 2012)

5) Mieux utiliser les églises c’est parfois les partager. C’est ce préconisent et organisent nos voisins britanniques à travers l’enquête réalisée en 2010 (lire ci-dessus). C’est également ce qu‘envisagent nos autres voisins belges : La réaffectation des lieux de cultes et leur désacralisation, pose question.  Les récents débats autour de la réaffectation de l’église Sainte-Catherine à Bruxelles ou celle de Saint-Hubert à WatermaelBoitsfort, en sont une illustration. L’évêque auxiliaire pour Bruxelles, Mgr Kockerols en est bien conscient, c’est pourquoi il a fait publier par son service de presse un communiqué sur l’avenir des églises en région bruxelloise, ce 8 novembre. « L’Eglise catholique à Bruxelles met tout en œuvre pour garder une audace d’évangélisation et faire vivre ses lieux de cultes en respectant leur destination et leur caractère sacré.  Mais comme Mgr Léonard le rappelait encore tout récemment à Matin première (RTBF), l’Eglise dispose actuellement dans nos quartiers de lieux de prière qui, parfois, se révèlent surdimensionnés, avec des frais d’entretien et de restauration hors proportion pour les paroisses et les communes. Des contacts doivent donc être organisés avec les pouvoirs publics pour, au cas par cas, envisager pour ces lieux une autre fonction, à côté de leur fonction cultuelle.(source) . Ou à la manière des chapelles en déshérence au cimetière du Père Lachaise,  des lieux de cultes désertés peuvent être réaménagées en columbariums ( AFP 26 octobre 2011). C’est une solution mais il en existe d’autres. Soyons créatifs tout en demeurant respectueux !

6) Et si le partage n’est plus possible faute de chrétiens pratiquants, une réaffectation pure et simple est toujours envisageable. Même si les cas fournis par l’actualité ces semaines derniers peuvent paraître radicaux : ici en Belgiquelà en Italie . D’autres solutions peuvent se révéler plus conciliables.

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