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TRIBUNE

Tribune lue sur le site du Monde, datée du 10 mars 2017

« En France, le patrimoine est menacé mais personne ne proteste »

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Dans sa chronique hebdomadaire, l’éditorialiste du « Monde » Michel Guerrin s’interroge : pourquoi la défense de l’entretien des monuments est-elle devenue « réac » ?

Le patrimoine, c’est « réac » ? Regardons les programmes. Hamon n’en parle pas, Mélenchon à peine, Macron pas mal, Fillon beaucoup, Dupont-Aignan énormément, Le Pen à la folie. La candidate Front national consacre même la quasi-totalité de la culture à la défense des monuments, châteaux, palais et églises. Le sujet colle à l’approche identitaire du parti. Au point de vouloir l’inscrire dans la Constitution. Fillon, alors qu’il prône l’austérité pour la France, promet une forte augmentation des crédits pour ce secteur.

Il est vrai que, sur le terrain, l’appétence pour le patrimoine réunit des maires de toutes tendances. Sinon, le monde culturel, de gauche, estime que l’Etat doit en priorité défendre les créateurs. Le patrimoine ? D’accord s’il reste quelques sous, mais autant l’abandonner aux villes, qui trouveront bien de l’argent, ou aux mécènes qui ne savent pas quoi faire du leur. Tout cela dit avec un peu de mépris. Ajoutons les voix de ceux qui disent que des monuments visent juste à grossir le tourisme et à transformer la France en parc de loisirs – Michel Houellebecq l’écrit fort bien dans son roman La Carte et le territoire (Flammarion, 2010).

Et puis, les défenseurs du patrimoine ont la réputation d’être des nostalgiques indécrottables. Le problème, c’est qu’ils ont raison d’être un peu paranos. Car les chiffres sont accablants. Toute la culture ou presque a trinqué sous Hollande. Mais qui a-t-on entendu ? Les créateurs, les responsables de théâtre ou de festival. Et pourtant, le secteur qui, de loin, a le plus bu la tasse, est le patrimoine.

Plus on attend, plus l’ardoise est lourde

Dans son livre Le Grand Gâchis culturel (entretien avec Olivier Le Naire, Albin Michel, 216 p., 15 euros), François de Mazières, le maire Les Républicains de Versailles, dit que les crédits de l’Etat pour le patrimoine sont tombés de 1,2 milliard d’euros en 2010 à 750 millions en 2015. L’auteur ajoute qu’il faudrait au minimum 400 millions par an juste pour entretenir les monuments. Or, depuis des années, on tourne à 320 millions. Et l’auteur de conclure : « Oui, le patrimoine est menacé. »I

l est menacé, mais… Lire la suite sur « En France, le patrimoine est menacé mais personne ne proteste »

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2 Commentaires
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jean boinebroque
jean boinebroque
27 mars 2017 21 h 01 min

le ministère de la culture a beaucoup plus trinqué sous sarko que sous hollande

le-solleu.jacques@orange.fr
le-solleu.jacques@orange.fr
14 mars 2017 16 h 09 min

la défense et la protection du Patrimoine ne sont pas considérées comme « réac »….Jamais il n’y a eu autant de « comités » et de sensibilisation à certaines urgences….L’on peut même s’étonner que certaines municipalités se « réveillent » après des années d’abandon ou d’ignorance du problème, alors que leurs ressources diminuent et que l’Etat a « délégué »….et dans le même temps les citoyens, -pas forcément des « paroissiens »-, se réunissent pour trouver de l’aide pour conserver, rénover, restaurer ce qui est, pour eux, un Bien commun ….L’on ne peut que s’en réjouir….