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Lu sur le site de France Culture cette controverse qui intéresse une part du patrimoine religieux quand une ancienne abbaye, par exemple, est investie par un exploitant hôtelier…

Le patrimoine doit-il être rentable ?

logo France CultureControverse | Avec 3,4% du budget de la Culture (341 millions d’euros), le patrimoine monumental n’espère presque plus rien du ministère. Pour ne pas tomber en ruines, il est forcé de se réinventer en entreprise de divertissement, de luxe ou d’immobilier. Revue d’arguments, favorables ou non à cette tendance.

 

Emmanuel Macron et Stéphane Bern lors des Journées du Patrimoine, au Château de Monte-Cristo at Marly-le-Roi le 16 septembre 2017
Emmanuel Macron et Stéphane Bern lors des Journées du Patrimoine, au Château de Monte-Cristo a Marly-le-Roi le 16 septembre 2017• Crédits : Ludovic MARIN – AFP

L’annonce du budget 2018 enfonce encore un peu le clou : le budget alloué au patrimoine baisse de 0,1% par rapport à 2017, et représente 3,41% du budget global du ministère de la Culture. La récente nomination par Emmanuel Macron de Stéphane Bern pour une mission bénévole visant à répertorier le patrimoine en péril et à trouver des ressources innovantes pour le restaurer, a suscité des critiques mais aussi des applaudissements dans le milieu des conservateurs et des universitaires. Revue d’arguments favorables ou non.

Contre : haro sur le « patrimoine cliquant »

La politique patrimoniale française étant de la responsabilité du Président de la République, la nomination d’un animateur de télévision a de quoi faire grincer des dents. La mission aurait dû échoir au mieux à la ministre de la culture ou bien au directeur des patrimoines ou encore à un haut fonctionnaire du secteur et même à une universitaire… Lire la suite de l’argumentation sur Le patrimoine doit-il être rentable ?

Pour : l’argent privé afin de sauver le patrimoine

Mais comment faire lorsque chaque année, depuis des décennies, le budget du patrimoine monumental c’est 0,3% du budget du ministère e la culture ? Comment faire lorsque les collectivités territoriales ne choisissent pas non plus de consacrer un budget suffisant à la rénovation par exemple des centres villes historiques ? Il faut se tourner vers de l’argent privé ! C’est le cas de… Lire la suite de l’argumentation sur Le patrimoine doit-il être rentable ?

Mon avis sur le sujet

Si la question mérite débat, je ne le trouve pas bien posé. Se concentrer sur une personne, même en vue, ne dit rien du fond du sujet. On devrait pouvoir être contre sur d’autres arguments.

Pour ma part, le changement d’usage d’un bien patrimonial est certainement souhaitable si cette solution lui permet de survivre convenablement, y compris s’il s’agit d’un élément de notre patrimoine religieux. Selon les cas – et sur ce sujet un jugement au cas par cas est indispensable – cette transformation est possible et louable, mais elle ne saurait offrir une solution universelle. Transformer une abbaye en hôtel, un couvent en logements seront toujours plus facile qu’une église en… Je ne sais quoi.

Les rares enquêtes sur ce sujet montrent que quelque soit son avenir et son nouvel usage, une église doit rester aux yeux de nos contemporains un bien commun, d’accès libre et si possible gratuit (CF Bruno Morel aux Journées Gérard-Burel, à Alençon en juin 2016).

Plus généralement, sur ce sujet, on peut également lire la 6e maxime tirée de mon expérience patrimoniale :

Transformer vaut mieux que démolir. Tout bâtiment est sauvé dès lors qu’il trouve une fonction et une vie véritable. Quand il perd son usage initial, il ne faut pas avoir peur de lui en donner une autre, là aussi pour ne pas injurier l’avenir. La France médiévale, par exemple, possédait deux phares qui rayonnaient sur le monde chrétien européen : le mont Saint-Michel et l’abbaye de Cluny. Le premier fut transformé en prison après confiscation des biens du clergé par la Révolution. Ce qui le sauva. Il est aujourd’hui redevenu une abbaye et un joyau de notre patrimoine. Le second fut vendu sous la Révolution, mais les régimes successifs n’ont pas empêché son funeste destin de carrière de pierre. L’abbaye a disparu au trois-quarts. Les efforts mis à sa reconstitution virtuelle montre qu’on pleure encore deux ans après la disparition de sa splendeur originelle.

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