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MANCHE

Le Centre des monuments nationaux entame en ce début d’année 2017 la restauration du cloître de l’abbaye du Mont Saint-Michel.

La campagne de restauration et de mise en valeur du monument, qui en 2016 a été notamment marquée par la restauration de l’archange saint Michel, se poursuit avec des travaux portant sur le jardin et les galeries du cloître, au sommet de la Merveille.

Ces travaux ont pour but d’assurer leur étanchéité, mais aussi d’en nettoyer et assainir les sculptures et la toiture. Un chantier de fouilles archéologiques est réalisé au préalable afin de préciser le niveau d’origine des sols et le dispositif d’évacuation des eaux. Le cloître couronnant la Merveille retrouvera ainsi tout son éclat en 2018

 

Cloitre du Mont Saint-Michel par tango7174 pour Wikimedia commons
Cloître du Mont Saint-Michel par tango7174 pour Wikimedia commons

(Extrraits du dossier de presse)  : Après la repose en mai dernier de l’archange saint Michel restauré, le Centre des monuments nationaux restaure le cloître de la « Merveille »

Le Centre des monuments nationaux (CMN) poursuit sa vaste campagne de restauration et de mise en valeur de l’abbaye et des remparts du Mont-Saint-Michel. L’année 2016 a été marquée par la mise en conformité des paratonnerres de l’abbaye, avec la restauration de la statue de l’archange saint Michel, reposée le 26 mai dernier.

En ce début d’année, le CMN commence à intervenir sur le cloître de l’abbaye, en restaurant le jardin, en assurant son étanchéité et celle des galeries, en révisant la couverture et en nettoyant et traitant les sculptures des colonnades et des galeries. Ce projet, d’une durée de 12 mois, est estimé à 2,2 millions d’euros.

En amont de ces restaurations, des fouilles archéologiques seront réalisées afin de préciser le niveau des sols des galeries ainsi que le dispositif d’évacuation des eaux pluviales. Chef-d’œuvre de l’art gothique normand du XIIIe siècle, le cloître de l’abbaye du Mont-SaintMichel est construit à 80 mètres de hauteur, de plain-pied avec le sol de l’église abbatiale, au sommet du bâtiment de la « Merveille ». Il fut édifié dans un souci de légèreté avec une charpente lambrissée, une double rangée de colonnettes et de fines arcades. La présence d’un jardin est attestée dans des écrits de 1324.

Au fil des siècles – à l’époque mauriste, au XIXe siècle puis au XXe siècle – le cloître a fait l’objet de modifications et de restaurations. En 2017, le Centre des monuments nationaux engage d’ambitieux travaux de conservation de ce cloître unique, suspendu entre terre et mer. Le jardin offrira une palette végétale améliorée.

La restauration s’effectuera en deux tranches (deux galeries par tranche) afin de maintenir l’ouverture du cloître à la visite pendant toute la durée du chantier. Par une exposition, le CMN entend ainsi expliquer les aspects et enjeux de ce chantier historique aux visiteurs. Un parcours pour les enfants a été imaginé : au fil des panneaux de médiation, ils sont invités à suivre le mouton Salicorne qui les guidera dans les arcanes d’un chantier de restauration d’exception.

La restauration du cloître bénéficie du mécénat de French Heritage Society – avec le soutien de la Florence Gould Foundation -, du Crédit Agricole Normandie, de la fondation du Crédit Agricole – Pays de France et des Tricots Saint James à travers la vente d’une marinière en édition limitée.

Pour cette campagne, le CMN a décidé de faire appel à la générosité de tous. Chacun peut ainsi apporter « sa pierre à l’édifice » grâce à la nouvelle plateforme de dons en ligne de l’établissement, disponible sur www.mapierrealedifice.fr. Les contributions ayant dépassé la somme de 15 000 € témoignent de l’attachement des internautes et particuliers au joyau de l’abbaye qu’est l’ensemble bâti de la « Merveille ». L’appel au don se poursuit afin de contribuer à la sauvegarde du patrimoine national et au rayonnement des richesses régionales…

La restauration du cloître

Le cloître de la « Merveille » Le cloître, lieu de prière et de lecture, propice à l’isolement, invite à la méditation. Il fait le lien entre l’espace terrestre et l’espace céleste. Son jardin, à la frontière du monde immatériel, est une évocation du paradis originel, du jardin d’Eden. C’est aussi un lieu important de la vie monastique, à l’articulation entre le réfectoire, le dortoir et l’église, où les moines sont invités à venir prier sept fois par jour.

Le cloître de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, probablement achevé vers 1228, a la particularité d’être suspendu entre ciel et mer, au sommet du bâtiment de la « Merveille », chef d’œuvre gothique du XIIIe siècle. Il repose sur deux salles superposées et voutées, le cellier et la salle des chevaliers, pour être de plain-pied avec le sol de l’église abbatiale construite sur le point culminant du rocher à 80 mètres de hauteur.

Pour réaliser ce chef-d’œuvre de l’art gothique normand, ses concepteurs au XIIIe siècle devaient relever le défi d’une construction légère afin de ne pas surcharger les salles du dessous. L’option est prise d’une charpente lambrissée reprenant la forme d’une voûte en pierre, mais infiniment plus légère. Les arcades du cloître sont tout en finesse et légèreté : une double rangée de colonnettes (137 au total) en décalage, permet de réduire les sections et procure, malgré sa faible hauteur, un effet d’élancement. Cette disposition donne également un effet de profondeur que l’on retrouve sur les murs latéraux avec le jeu de colonnettes adossées. Les arcades sont très stables et triangulées par un ingénieux réseau d’arcs diagonaux qui contrebutent la poussée de la charpente.

Des matériaux de construction variés ont été utilisés : le granit des îles Chausey pour les murs et les sols ; l’ardoise épaisse en schiste vert pour les toitures ; le calcaire fin de Caen pour les arcatures sculptées ; le calcaire marbrier de Purbeck (Angleterre) pour les colonnettes d’origine ; le Poudingue pourpré de la Lucerne, roche utilisée lors des restaurations du XIXe siècle ; le bois de chêne pour la charpente et la voûte lambrissée.

Les chantiers du cloître en quelques dates

  • 1228 : Achèvement de la construction
  • 1623 à 1646 : Époque mauriste : étanchéité, couverture en ardoise, restitution d’un jardin, réfection des sols des galeries en aisses de sapin.
  • 1818 à 1863 : L’abbaye est aménagée en prison. Dans le cloître est créé un étage intermédiaire pour recevoir des bureaux et des cellules supplémentaires. L’emplacement du jardin, disparu, sert de cour de promenade aux prisonniers.
  • 1877 à 1881 : Première restauration du cloître par l’architecte Corroyer : restitution du comble et d’une voûte lambrissée en berceau brisé, restauration des arcades et des sculptures des écoinçons, restitution des caniveaux et gargouilles, et des sols en pierre de granit.
  • 1898 : Reprise de la couverture par l’architecte Gout qui remplace les tuiles colorées dessinant des chevrons mises en place par Corroyer par des tuiles plates vernissées rouges et brunes.
  • 1963 à 1965 : Seconde restauration du cloître par l’architecte Froidevaux : remplacement de la couverture par des ardoises en schiste vert plus conformes aux dispositions d’origine, reprise de l’étanchéité et restitution d’un jardin attesté dans des écrits de 1324.

Le cloître en quelques chiffres

  • Dimensions moyennes du cloître : 27,5 m X 21 m
  • Largeur des galeries : 3,10 m Surface du jardin : 260 m²
  • Nombre de colonnettes : 137
  • Linéaire de sculpture à traiter : 141 ml
  • Surface de la couverture : 440 m² Surface de la voûte : 360 m²
  • Cubage de terre végétale : 65 m3

Le programme de travaux pour la restauration du cloître

Dans son étude préalable de 2015, l’architecte en chef des monuments historiques François Jeanneau a préconisé de mener des travaux de restauration du jardin, de reprendre l’étanchéité du jardin et des galeries et de procéder au nettoyage et à la consolidation des sculptures.

En effet, des infiltrations d’eaux pluviales depuis le cloître ont détérioré les enduits des voûtes de la salle des chevaliers située sous le cloître. Les éléments sculptés du cloître, soumis aux intempéries et à la fréquentation touristique, sont fragilisés. Les essences végétales du jardin se sont appauvries et la charpente lambrissée montre un bois blanchi par des micro-organismes.

Les travaux de restauration en cours portent sur :

  • – la restauration du jardin ;
  • – la reprise de l’étanchéité du jardin et des galeries ;
  • – la restitution du niveau de sol d’origine des galeries (20 cm environ sous le niveau actuel) ;
  • – le nettoyage et la consolidation des sculptures ;
  • – l’amélioration de la ventilation du comble et le nettoyage de la couverture ;
  • – le traitement de la charpente lambrissée et le remplacement ponctuel des voliges.

Des fouilles archéologiques ont débuté afin de préciser le niveau du sol des galeries ainsi que le dispositif d’évacuation des eaux pluviales. Les travaux sont prévus pour une durée d’un an. Le budget prévisionnel de l’opération est de 2,2 millions d’euros….

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