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Information lue sur le site de Ouest France, suivie de mon commentaire :

A Angers, Steve Savidan, propriétaire du bar le K9, passe la main

Steve Savidan, propriétaire du K9 : « C’est un lieu atypique, chargé d’histoire, pour une activité de niche. » 
Steve Savidan, propriétaire du K9 : « C’est un lieu atypique, chargé d’histoire, pour une activité de niche. »  / Ouest-France

Pendant près de sept ans, l’ancien joueur de foot professionnel, figure des nuits angevines, était à la tête du célèbre bar branché du centre-ville d’Angers. Vendredi, à 38 ans, il passera la main.

Sous les voûtes de cette ancienne église construite au XIXe siècle par la communauté des servantes du Saint-Sacrement, l’ex-joueur de l’équipe de France profite des derniers jours de son établissement de la rue Cordelle, devenu grâce à lui le repère de nombreuses figures, angevines ou non.

Alain Bernard ou Yannick Noah

Sur environ 250 m2, le lieu accueillait jusqu’au petit matin le gotha angevin, mais pas seulement, à en croire le propriétaire qui, à 38 ans, se sépare de l’affaire. « C’était un endroit cosmopolite. On arrivait quand même à se faire croiser des gens de différents milieux. » Grâce, notamment, à sa proximité avec l’hyper-centre et l’attractivité de son architecture. « On a reçu ici des champions comme Alain Bernard et Yannick Noah, des DJ comme Joachim Garraud, Willy William ou Feder. »

Une reprise rapide

Au final, même si « Savigoal » tire un bilan mitigé de son aventure, il savoure… Lire la suite sur A Angers, Steve Savidan, propriétaire du bar le K9, passe la main

Mon commentaire

Transformer une ancienne église pour d’autres usages n’est jamais simple. J’ai été invité à déjeuner dans cette église conventuelle, il y a quelques années, alors qu’elle était propriété d’une entreprise d’insertion. La vocation sociale de l’acheteur avait peut-être rassuré les religieuses qui se séparaient de leur couvent. Si certains des convives qui m’accompagnaient étaient excités à l’idée de prendre un repas dans un lieu insolite, j’étais personnellement beaucoup plus réservé. Pour tout dire, je n’étais pas très alaise de m’assoir autour d’une table placée dans le chœur surélevé d’où l’on tutoyait les vitraux, qui si je me souviens bien, nous racontait un autre repas, plus eucharistique (mon souvenir n’est malheureusement pas très précis). Je me souviens bien en revanche du malaise qui était le mien. Peut-être était-il très personnel.

Transformer une église en lieu de fête n’est pas évident. Car l’église est un bâtiment qui continue de parler comme un sanctuaire. Je connais l’existence de boîte de nuit, installées dans d’anciens édifices cultuels. Je constate qu’il leur est très difficile de s’abstenir du caractère spécifique de l’édifice. Je pense au Spirito à Bruxelles, dont le nom et le logo s’emparent de l’image sacrée du bâtiment, ou au Marlowe à Nantes sur le site duquel on peut lire ceci : « Depuis l’aube des années, du lundi au samedi soir, la tranquille place Saint-Vincent se métamorphose pour devenir le sanctuaire des nuits nantaises », ou encore ceci : « La salle particulièrement allongée du Malowe ainsi que le léger arrondi qui la prolonge tiennent leur forme de ce qui constituaient originellement la nef centrale et le cœur (sic) de l’église. Ainsi, les passants, qui traversent ces lieux aujourd’hui, réitèrent sans le savoir les processions d’un autre temps. »

Quand dans l’article ci-dessus, Steve Savidan parle d’une « aventure au bilan mitigée » dans un lieu « atypique, chargé d’histoire », peut-être nous fait-il toucher du doigt la difficulté de l’entreprise. Une église reste une église quoi qu’on y fasse. Et c’est sans doute pour cette raison qu’il faut bien réfléchir aux nouveaux usages que l’on voudrait donner à ces édifices « pas comme les autres ».

Début novembre, au Salon du patrimoine, j’ai rencontré Sylvany Hoareau, propriétaire de l’ancienne église Saint-Louis à et fondateur du Far-Lab, laboratoire « écocitoyen » qui entend redonner une nouvelle vie aux anciens lieux de culte. J’ai rencontré un homme et une équipe, visiblement soucieux de faire revivre ces édifices selon une certaine éthique. Je souhaiterais en reparler plus longuement dans un article à venir.

Benoit de Sagazan

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