Lu sur le site du diocèse de Bordeaux, cet édito du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque, suite à une rencontre organisée par le diocèse avec des maires du département de la Gironde, dont je vous recommande la lecture :
Si ces églises ont été mises au service des fidèles pour l’exercice du culte, il faut que celui-ci soit effectif, sinon, à plus long terme, l’affectation de telle ou telle église risque de se poser. S’il n’y a plus de messe, si l’église ne sert que très rarement, souvent pour un enterrement, si les fidèles ne la fréquentent plus, n’y prient plus, pourquoi encore affecter cette église au culte ? Des églises toujours fermées, poussiéreuses et mal entretenues ne sont plus que des vestiges du passé. Elles peuvent être vues comme signes d’une entreprise en voie de liquidation. Par contre, des églises ouvertes (au moins à certains jours), propres, bien entretenues, où des chrétiens viennent prier, organisent des temps de prière, sont le signe de communautés vivantes, qui témoignent d’un Dieu proche, d’un Dieu qui vient habiter au milieu de son peuple. Je suis frappé, en lisant les lettres de demande de baptême des catéchumènes adultes, de l’importance qu’ont eu pour un certain nombre d’entre eux l’entrée dans une église, la paix et le silence qu’ils y ont trouvées, la possibilité d’un vrai recueillement.
(…) Certains maires argüent de cette utilisation culturelle pour recueillir une adhésion plus large de membres de leur conseil municipal ou de leurs administrés qui ne sont pas immédiatement sensibles à la dimension religieuse de l’édifice. Pour des bâtiments affectés exclusivement au culte, cette utilisation ne peut être qu’une tolérance. Mais ces activités culturelles peuvent être l’occasion d’un accueil un peu large et d’une première évangélisation. L’opération annuelle La nuit des églises et des propositions de visites (ou de parcours) touristiques entrent dans cette perspective…
+ Cardinal Jean-Pierre Ricard
Archevêque de Bordeaux
Son titre – Comment mieux habiter nos églises ? – rejoint un motif et une réflexion que je porte régulièrement sur le blog. le culte eucharistique, la prière et les prières, les sacrements, certes. L’action culturelle, qui plus est lorsque elle a recours aux arts sacrés, pourquoi pas ! Mais une troisième dimension ne pourrait-elle pas trouver sa place également dans nos églises affectées au culte : la pratique de la charité évangélique !
Le Secours catholique et les Conférence Saint-Vincent-de-Paul, pour ne citer que ces organisations-là, accepteraient-elles de partager une réflexion sur ce thème ? Si oui , je suis preneur. L’église appartient aussi aux pauvres…
J’ai eu l’occasion d’exprimer ces idées (et quelques autres) devant des liturges d’Ile-de-France, en poussant la question un peu plus loin, non sans quelque provocation : Est-il possible de créer de nouvelles liturgies au service de la pratique de la charité évangélique ?
J’ai en mémoire l’image du pape Jean-Paul II recevant et prenant du temps avec des « blessés de la vie » dans la basilique Saint-Martin de Tours en 1996. J’ai aussi cette autre image d’un banquet servi aux SDF de Rome dans la nef de Santa Maria du Trastevere, par des bénévoles de Sant’Egidio…
En vous souhaitant de joyeuses fêtes de Pâques
Benoit de Sagazan
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